Je sais, je sais, je n'ai pas ajouté d'article depuis mon départ pour Washington.
Faute avouée est à moitié pardonnée... vous m'écrirez pour me dire comment vous voulez que je me fasse pardonner l'autre moitié !
La vérité est que ce voyage à Washington, tout comme celui que j'avais fais à Indianapolis puis à Chicago dans le cadre du blitz de fin de campagne et de la soirée de la victoire de la présidentielle, a été non seulement riche en Histoire (avec un grand H, laissez-moi vous le dire), mais également en réflexion.
Voyez-vous, ce genre de périple éclair dans un contexte hautement politique rassemble tous les ingrédients d'un remue-méninges. D'abord il y a le moment, l'événement qui nous amène à nous déplacer, dans ce cas-ci l'élection de Barack Obama comme 44e président des États-Unis. Je tiens tout de suite à mentionner que son élection n'est pas seulement historique parce qu'il est le premier afro-américain à demeurer à la Maison-Blanche. Je m'expliquerai plus loin... Le deuxième ingrédient de la réflexion est la rencontre. Notre groupe était formé de neuf personnes, toutes aussi différentes qu'intéressantes, et le mélange de ces personnalités crée du mouvement, impose une dynamique. Finalement il y a le temps, les longues heures de route. Propices à la discussion, ces périodes calmes, souvent nocturnes, favorisent un type d'échange plus posé, moins argumentatif et, dans une certaine mesure, plus constructif.
De ce mélange créateur ont germé, ou se sont précisées, quelques idées, dont la nécessité de travailler dès maintenant à la mise en place d'un nouveau Québec inc.
Je m'explique.
Lorsque nous étudions la Révolution tranquille, ce grand chantier de modernisation du Québec, une chose saute aux yeux. À la base des réalisations concrètes, des avancées technologiques, des prises de conscience sociales se trouve un ensemble de leaders. Tous différents, mais le plus souvent liés par leur passé, leurs actions ou même de solides amitiés, les précurseurs et les acteurs majeurs de la Révolution tranquille et de ses suites s'unissaient, s'opposaient, se connaissaient.
Ils travaillaient à un nouveau Québec. Il est grand temps que notre génération fasse de même !
Vous me direz que le temps n'est peut-être pas venu, que certains d'entre nous sommes toujours à étudier, à tâter le terrain, à chercher quel sera notre rôle dans la société de demain. Vous avez raison. Mais pour échanger sur des idées neuves, pour brasser les conventions établies, pour commencer à dessiner, d'abord maladroitement, les contours du Québec que nous voulons remodeler, nul besoin d'être d'ores et déjà des sommités. Croyez-vous que les Lesage, Lévesque, Ryan, Bourgault et autres Laberge, Parizeau ou Péladeau (pour ne nommer, et de manière infiniment arbitraire, qu'eux) ont attendu d'avoir un doctorat en poche ou un poste bien en vue avant de réfléchir, individuellement comme collectivement, au futur ? Non. La recherche a commencée très tôt et les diplômes, comme les positions, ont été au service des idéaux, que d'autres sont venus enrichir en cours de route dans ce tourbillon révolutionnaire qu'ils ont créé.
Le Québec dans lequel nous vivons aujourd'hui semble parfois désoeuvré, en manque de projets, de visées. De plus, comme personne ne semble apte au combat, prêt à briser la glace, tous ont une tendance à se taire, à attendre l'étincelle qui leur permettra peut-être enfin de faire part de l'idée qu'ils ont sur un sujet ou sur un autre.
Soyons cette étincelle. Commençons à partager nos réflexions, à ébaucher nos projets, à confronter nos visions.
C'est aussi ÇA qu'a réussit la campagne de Barack Obama. Au-delà de la couleur de sa peau et de son charisme évident, c'est sa manière de mener campagne qui a marqué l'Histoire. Rassembler plutôt que diviser, permettre à tous (dans une mesure différente, bien-sûr) de soumettre ses idées, coaliser les acteurs de la génération montante et l'impliquer dans la suite des choses, écouter... agir.
Alors que nous soyons de milieux (perçus comme) aussi variés que le syndicalisme, les affaires, le communautaire, la recherche, les médias, le politique, les arts et la culture et bien d'autres, allons les un-e-s vers les autres, tissons des liens, débattons et, de ces simples gestes, commençons à construire le Québec de demain.
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